Le 10 juillet dernier, la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) a publié un nouveau guide pour orienter les professionnels et constructeurs dans la conception de bâtiments en bois d’œuvre massif encapsulé. Ce guide marque une avancée importante : la hauteur maximale des bâtiments conçus conformément aux conditions de ce guide passe ainsi de 12 à 18 étages, une augmentation substantielle.
Mais ce n’est pas tout. Au-delà du nombre d’étage, le guide introduit un autre changement majeur concernant les types d’usages permis. Alors que la construction en bois massif encapsulé était auparavant réservée aux habitations et aux bureaux (avec quelques exceptions pour les trois étages inférieurs), elle est désormais autorisée pour un éventail beaucoup plus large d’usages, incluant notamment les établissements scolaires.
Convaincus des avantages environnementaux et de développement économique de la construction en bois au Québec, nous évaluons quasi systématiquement cette option dans nos projets. Nous proposons souvent des mesures différentes pour rencontrer autrement les objectifs du Code de construction.
Par exemple, pour le projet de la nouvelle école secondaire Jacques-Leber, une structure hybride a été retenue par l’équipe de conception. Dans un autre cas, une structure en bois massif avait été proposée dans le cadre d’une analyse immobilière pour un pavillon universitaire de huit étages.
Quelques faits sur le bois et la circularité
La croissance des arbres permet de séquestrer du CO2, à la hauteur de 1 tonne de CO2, pour chaque m3 de bois sec [source]. Comparé à l’acier ou au béton, le bois nécessite peu de transformation, ce qui en fait le matériau structural ayant la plus faible empreinte carbone (carbone intrinsèque).
Dans l’analyse du carbone intrinsèque des bâtiments (analyse de cycle de vie), le CO2 séquestré est appelé carbone biogénique. Bien que plusieurs acteurs l’intègrent pour abaisser l’empreinte carbone de leurs bâtiments, son impact réel dépend du traitement du bois lors de la démolition des bâtiments.
En fin de vie du bâtiment, les éléments de bois récupérés peuvent être réemployés, recyclés ou utilisés comme biomasse [source]. S’ils sont enfouis ou brulés, ils émettent respectivement du méthane ou du CO2.
Les structures en bois ont une excellente durée de vie. Pensons aux nombreux bâtiments patrimoniaux, vieux de près de 400 ans, dont la charpente est encore en place. Bien que les analyses de cycle de vie (ACV) soient généralement calculées sur une période de 60 ans, plusieurs bâtiments durent beaucoup plus longtemps, retenant ainsi le CO2 séquestré hors de notre atmosphère.
L’élargissement des possibilités de construction en bois massif encapsulé marque une étape importante pour le secteur du bâtiment au Québec. En permettant des structures plus hautes et une plus grande diversité d’usages, ce nouveau guide ouvre la voie à des projets plus durables, innovants et adaptés aux besoins actuels des communautés. Soucieux de prendre part à l’action climatique, nous continuerons à explorer et promouvoir les solutions en bois, convaincus qu’elles représentent un levier puissant pour bâtir un avenir responsable envers les générations futures.